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Motricité Cérébrale

Volume 41, Issue 1, March 2020, Pages 23-26

Problèmes posés par la verticalité de l’enfant paralysé cérébral et rééducation selon l’approche Bobath

-VALERIE HERNANDES *-

*- IEM Paul Dupas, rue A. Blanqui, 62800 Lievin, France

- CAMSP, rue de Canteraine, 62130 Saint-Pol-Sur-Ternoise, France

- Bobath France, 24, rue de l’Égalité, 62000 Arras, France

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Résumé : Au cours de son développement, le bébé va s’ériger progressivement contre la pesanteur et accéder ainsi à la verticalité grâce à ce que le docteur K. Bobath a décrit comme étant le mécanisme postural réflexe normal. Il en est autrement pour les enfants paralysés cérébraux pour diverses raisons relatives à leur problème moteur. Nous expliquerons ces différents problèmes en fonction de la classification et parlerons de leur traitement au travers de l’approche Bobath.

1. La verticalité dans le développement typique :

Le Docteur K. Bobath a décrit le mécanisme postural réflexe normal qui sous-tend le développement typique : Sur la base d’un tonus postural normal, d’une innervation réciproque optimale et de patterns de coordinations nombreux et variés, le bébé va s’ériger progressivement contre la pesanteur au travers du développement des réactions de redressement, réactions d’équilibre, et réactions de protection [1]. Les réactions de redressement permettent de contrôler la tête contre pesanteur et d’aligner le tronc avec la tête et les membres avec le tronc, elles introduisent ensuite la rotation autour de l’axe du corps. Les réactions d’équilibre se déclenchent quand le centre de gravité sort de la base de support, elles donnent de la mobilité et permettent la stabilité dans les positions antigravitaires. Enfin, les réactions de protection se déclenchent quand on a perdu l’équilibre et permettent de se protéger de la chute, elles sécurisent donc les expériences motrices du bébé et sont présentes tout au long de la vie. Progressivement, le bébé va découvrir l’enchaînement des positions du coucher jusqu’au debout, et vice-versa [2], avec la capacité de graduer les mouvements, et d’avoir une grande mobilité grâce à une innervation réciproque optimale. L’innervation réciproque inclut la possibilité d’avoir le relâchement de l’antagoniste lors de la contraction de l’agoniste, permettant un mouvement dans toute la course. Quand agonistes et antagonistes se contractent de concert (co-contraction), ils donnent la possibilité de stabiliser une articulation ou alors de freiner un mouvement rapide pour éviter le contact des surfaces osseuses. Lorsque l’innervation réciproque est perturbée, elle ne permet pas l’amplitude complète, la stabilité dans une position tenue et la fluidité du mouvement, car le freinage de celui-ci est également perturbé [3].

2. La verticalité chez l’enfant paralysé cérébral :

La paralysie cérébrale est un groupe de troubles du développement de la motricité (des mouvements et des postures), entraînant une limitation de l’activité, qui est attribuée à des perturbations non progressives qui surviennent lors du développement du cerveau fœtal ou infantile. Les troubles moteurs sont souvent accompagnés de troubles sensitifs, cognitifs, de la communication, de la perception et/ou du comportement, et/ou de crises épileptiques [4]. La verticalité chez l’enfant paralysé cérébral n’est pas simple à acquérir, et lorsque nous analysons la position debout et la marche des enfants paralysés cérébraux, nous observons deux phénomènes perturbant l’optimalité de la posture et du mouvement : le manque d’alignement, et la difficulté d’être stable en statique, en dynamique, voire les deux. Si nous prenons l’exemple de l’enfant diplégique spastique, celui-ci présente souvent une salutation du tronc par déficit des muscles grands glutéaux et spasticité des fléchisseurs de hanche ainsi qu’un équin et parfois une flexion des genoux (perturbation de l’alignement dans le plan sagittal), et dans le plan frontal et horizontal, souvent une adduction et une endorotation causée par la spasticité des muscles concernés [5]. Ces éléments perturbent la posture, réduisent la base de support et ne permettent pas une bonne stabilité en statique. D’autre part, nous observons souvent chez les enfants diplégiques marchants une difficulté à s’arrêter sur commande, le centre de gravité est porté par l’avant par la salutation du tronc, et les réactions d’équilibre ne sont pas efficaces. Pour améliorer la position debout de l’enfant paralysé cérébral, nous devons veiller à ce que la posture soit la plus alignée possible dans le plan frontal, sagittal et horizontal et leur apprendre à être stable en statique comme en dynamique.

Cependant, les enfants paralysés cérébraux sont tous différents et présentent divers problèmes d’accès à la verticalité, nous allons les répertorier en se référant à la classification Bobath basée sur le tonus, et proposer de traiter ces problèmes au travers de l’approche Bobath (Fig. 1).

1-s2.0-S0245591920300042-gr1.jpg Fig. 1. Classification de la paralysie cérébrale en fonction du tonus.

Nous ne parlerons dans ce sujet que des quatre premiers types de paralysie cérébrale, c’est-à-dire, l’hypotonique, l’hypertonique-spastique, le dyskinétique et l’ataxique. Le cinquième type, le prématuré, présentant la plupart du temps la combinaison tronc hypotonique et membres hypertoniques, la rééducation prendra en compte ces deux éléments qui auront été décrits chez l’enfant hypotonique et l’hypertonique-spastique.

2.1. L’enfant hypotonique

Les problèmes posés sont : le tonus de base bas, le manque d’alignement, le manque de force musculaire, réactions de redressement, réactions d’équilibre et réactions de protection absentes ou très limitées, accès aux positions antigravitaires difficile à cause du manque de co-contraction.

Le traitement proposé dans l’approche Bobath va mettre l’accent sur l’utilisation des positions hautes en préparation pour augmenter le tonus du tronc, partant du principe que les positions hautes (assis-banc, debout tenu ou encore debout contre un mur) recrutent davantage d’activité de la part du sujet que les positions basses (décubitus dorsal ou ventral). L’utilisation des positions hautes sera couplée avec un alignement qui favorisera le redressement, on pourra y ajouter le port de bodys compressifs ou de bandes en néoprène scratchées qui donnent beaucoup d’informations extéroceptives utiles pour mieux sentir et contrôler le tronc. Ces positions seront utilisées même si l’enfant ne les a pas encore découvertes de lui-même, car elles nécessitent un travail actif plus important de sa part qui va l’aider à corriger son hypotonie. Le travail d’appui sur les membres supérieurs sera également proposé pour permettre à l’enfant de changer de position, venir s’asseoir, se déplacer au sol et se mettre debout seul, et préviendra le déplacement sur les fesses en « shuffling » souvent utilisé chez l’enfant hypotonique. Concernant le Management, on proposera un plan de verticalisation à l’enfant hypotonique dès l’âge de neuf mois afin de prévenir l’excentration de hanches. Dans le Parents Training, chez le bébé, on montrera un portage avec beaucoup d’alignement de la tête sur le tronc, les membres inférieurs en alignement avec le bassin, on pourra proposer un déplacement en porteur ou tricycle qui renforcera les muscles des membres inférieurs et par la suite une marche guidée avec points-clés proximaux (épaules, tronc, bassin).

2.2. L’enfant dyskinétique

Nous décrirons les problèmes posés dans les deux types de dyskinésie les plus fréquentes : la dystonie et la choréo-athétose.

Les problèmes posés sont, dans le cas de la dystonie un tonus fluctuant (soit très bas, soit très haut à l’activité), les patterns sont totaux et anormaux, englobant tout le corps et souvent dépendant de la position de la tête ; les réactions de redressement, réactions d’équilibre et réactions de protection sont pauvres ou inexistantes, c’est un enfant qui aura plus de difficulté à accéder à la verticalité. Dans le cas de la choréo-athétose, le tonus est bas et des mouvements involontaires perturbent la posture et l’équilibre. Les mouvements involontaires de grande amplitude en proximal (épaule et hanche), vont donner de l’instabilité posturale. Le manque de co-contraction (surtout en proximal) et parfois l’inhibition complète des antagonistes entraîne des mouvements de grande amplitude non gradués.

Le traitement va être d’utiliser les positions hautes pour augmenter le tonus du tronc, de limiter les mouvements involontaires ou les patterns totaux des membres supérieurs en les symétrisant et en utilisant la technique du Tapping-Pression pour donner de la co-contraction en proximal et stabiliser. On peut également utiliser les bodys ou bandes en néoprène comme pour les enfants hypotoniques. Le plan de verticalisation devra être bien capitonné pour éviter les blessures par frottement dues aux mouvements involontaires, montrer la marche guidée aux parents en fixant et symétrisant les membres supérieurs. Si l’enfant a besoin d’une aide technique de marche, privilégier le déambulateur antérieur pour donner de la stabilité dans la ceinture scapulaire, pour les enfants GMFCS IV, voire V, utilisation du Motilo ou cadre de marche si cela est possible et non délétère pour l’enfant.

2.3. L’enfant hypertonique-spastique

Les problèmes posés sont : le tonus trop haut, l’excès de co-contraction donnant une mobilité réduite, insuffisance des réactions de redressement, réactions d’équilibre et réactions de protection, des patterns ou schémas moteurs anormaux (le plus souvent si on prend le cas du diplégique : flexion-adduction et endorotation de hanches, plus ou moins de flexion de genoux et équin), la faiblesse de certains groupes musculaires (grands et moyens glutéaux, quadriceps, releveurs du pied).

Le traitement va être de réduire le tonus par les facilitations en position basse, la mise en charge, les mouvements lents qui ne déclenchent pas la spasticité, l’activation vers les patterns opposés aux patterns anormaux qui sollicitent les muscles plus faibles (extenseurs de hanche et de genoux, abducteurs). Après cette préparation, le travail en position assise et debout sollicitera les transferts dynamiques du poids du corps, la mobilité dans les secteurs restreints, la dissociation des membres inférieurs, les réactions d’équilibre. En ce qui concerne le Management, on conseillera un plan de verticalisation qui posture correctement l’enfant, des installations en position assise avec un bassin plutôt antéversé et non rétroversé, si c’est nécessaire une aide technique de marche de type déambulateur postérieur pour donner du redressement au niveau du tronc et des épaules, proposer des appareillages de nuit pour conserver l’alignement et préserver l’état musculo-squelettique [6]. On montrera la marche guidée aux parents avec des points-clés qui favorisent le redressement de l’enfant.

2.4. L’enfant ataxique

Les problèmes posés sont le tonus modérément bas, les réactions d’équilibre excessives et mal coordonnées, le manque de co-contraction proximal, le problème d’innervation réciproque qui se retrouve dans la dysmétrie (dans les membres supérieurs, mais aussi dans les membres inférieurs avec une exagération de la longueur des pas) on retrouve une augmentation de la base de support, hyperlordose et récurvatum de genoux.

Le traitement va être d’augmenter et réguler le tonus dans toutes les positions en le stabilisant (par le tapping-pression) dans les postures statiques puis dans le mouvement, apprendre à l’enfant à bouger doucement de façon graduée, à pouvoir s’arrêter en cours de mouvement. Progressivement on pourra solliciter les réactions d’équilibre. En ce qui concerne le Management et le Parents Training, l’accent sera mis sur la sécurisation de l’enfant dans les déplacements (casque, aide technique de marche adaptée, lui apprendre à se concentrer quand il se déplace).

3. Conclusion

L’approche thérapeutique par l’approche Bobath permet une analyse précise des problèmes principaux de l’enfant, car les difficultés varient selon le type de paralysie cérébrale. Elle permettra d’aider l’enfant à accéder à la verticalité et par l’observation dans toutes les situations de la vie quotidienne de proposer un traitement personnalisé et des aides au travers d’une prise en charge pluridisciplinaire, ainsi qu’un accompagnement parental qui renforceront l’effet de la thérapie.

Déclaration de liens d’intérêts

L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.

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Pour commander ce livret, cliquer sur le titre ci-dessus.

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  • VASSEUR ROGER - DELION PIERRE :

Périodes sensibles dans le développement psychomoteur de l'enfant de 0 à 3 ans

éd. Erès

  • WERNER DAVID :

L'enfant handicapé au village

éd. Handicap International

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